La première étape était franchie. Celle qui selon moi serait la plus difficile à faire.
Plutôt la deuxième plus difficile à faire, la vraie première était de réussir à sortir en douce de la maison sans que mon frère ne le remarque, ou pire encore sa petite amie.
Ahrg… pas maintenant.
Notre plan était simple, ils le sont toujours en général, mais cette fois, il y avait un obstacle que je ne pourrais pas franchir et il a tout les droits et l’obligation de ne pas me laisser passer.
Le doorman et par chance, il n’y en avait pas.
Après tout, depuis quand une fille de 15 ans à le droit d’entrer dans un bar. De plus, l’amende il y a six mois que le propriétaire à reçu pour avoir des mineurs dans son bar ne lui à pas beaucoup plu.
Je n’ai pas le choix, je dois entrer. Le voir. Lui parler. Il doit nous aider.
Des jours que tout va de travers et en une rencontre, où il ne m’a qu’observé, il semble en savoir plus sur le sujet que moi, que nous qui le vivons.
Je devais lui parler, j’étais la désignée.
À vrai dire, c’était plus du genre, c’est ton plan alors tu t’en charge.
J’ai tournée le coin de la bâtisse en brique pour tomber sur deux portes en bois, vieille comme le reste de l’immeuble. Celui-ci semblait avoir beaucoup plus d’une centaine d’année, faisant presque partie du patrimoine de cette ville ayant fait partie de la guerre des Patriotes.
Une histoire pour plus tard.
J’adore l’histoire, savoir ce qui s’est passé, les gens important et les motifs, la beauté du temps, les créations. Plus j’en apprends sur le passé, plus j’aime le présent.
J’ai tiré sur la poigné en bronze, bien vissée sur la porte.
L’éclairage intérieur semblait être aussi sombre que celui de la nuit à l’extérieur, des lumières tamisées dans les coins ainsi qu’au-dessus des tables de billards et de celle de poker. Une odeur de fond de bière et de whisky renversé sur le sol régnait dans l’air.
Aucune personne pour me carter.
Un barman derrière le bar, qui semblait porter un look traditionnel pour l’emploi, chemise blanche aux manches roulées, des bretelles avec un nœud papillon et une paire de pantalons noir. Une serviette blanche sur l’épaule venait finir le look, me dévisageait à mon entrer.
Une serveuse était assise à une table avec trois hommes, un accoutrement similaire, sur une touche une peu plus féminine.
Je ne dois pas perdre de temps, ne peu prendre la chance de me faire sortir avant d’avoir parlé avec ce gars. Ça ne mènera à rien, peut-être, seulement une intuition loufoque, au moment qu’une de ses sensations étranges ce produisait encore.
Je n’ai rien à faire ici, alors autant faire brève.
Je me suis assise à une table, cherchant du regard ma visite surprise.
L’endroit n’était pas trop mal, sept, peut-être huit tables en chênes, avec quatre fauteuils en cuir brun autour de chaque table. Il y a trois table de billard, placée chacune entre une paire de tables et de fauteuils.
Le bois était de mise, même le bar semble être taillé dans un tronc d’arbre.
L’observation de l’endroit ne me fit pas remarquer l’approche de la serveuse.
-Boujour, je suis Savina, qu’est-ce que je peux te servir jeune fille. Rien de trop fort je suppose?
Je suis restée sans voix, le regard fixé vers elle durant un instant.
-Non merci, je cherche seulement un ami qui doit déjà être arrivé.
Un ami, pas vraiment, mais ça semble déjà moins étrange qu’un homme qu’on m’a dit qui venait souvent prendre un verre ici lorsqu’il est de passage en ville. Pourquoi ce bar en particulier? Aucune idée.
-Pas de problème, mais ici il faut au moins boire quelque chose pour rester. Même s’il faut que tu commande un verre de lait.
Je me suis sentie rougir. Facile de deviner que je ne suis pas majeur.
-Un coke diète s’il te plaît.
Avec un petit sourire en coin, elle partie en direction du bar.
Facile à deviner que je suis mineur, peut-être prêt d’avoir mes 18 ans, mais non j’en suis encore à un bout de chemin.
Quinze ans seulement. Je peux sembler un peu plus vieille, mais pas autant que je ne le voudrais en se moment, ici.
Description rapide, cinq pieds et six pouces, je n’ai pas la peau sur les os, et je ne suis pas grosse, le juste milieu entre les deux si l’on veut. Une longue chevelure noire avec quelques tâches de rousseur et des yeux d’une couleur bleu ciel. Je dois avouer que c’est ce que j’adore le plus de moi, cette teinte de bleu à ce perdre dans le regard. Et qui viennent en prime avec des compliments si flatteurs des garçons du secondaire, une poitrine plus qu’acceptable.
Lorsqu’on me regarde, une belle petite poupée comme dirait ma défunte grand-mère.
Et non! Je ne tiens pas en place, je veux tout faire, tout apprendre, tout voir. J’adore l’école, les sports, les tatous, la musique et, sans trop en parler, les voitures.
-Voilà jeune fille, 3$ s’il te plaît.
J’ai sortie quatre dollars de ma poche pour lui donner. Je ne l’avais pas vu venir, j’étais toujours en train de chercher mon rendez-vous surprise.
Je lui ai fais un signe de tête pour la remercier. Elle repartie vers la table avec les trois hommes, puis s’arrêta et revint en ma direction pour finir assise sur le fauteuil à ma droite.
-Écoute ma belle, je ne veux pas te mettre dehors, mais il est 10h du soir et le bar va bientôt se remplir, Jimmy le doorman commence dans une trentaine de minutes. Il va te demander un carte d’identité et nous savons l’une comme l’autre ce qui va arriver.
Je n’ai rien dis, je restais là, enfoncée dans mon fauteuil à la regarder. Dans la fin vingtaine, long cheveux blonds avec une tresse, des yeux presque aussi bleu que les mieux et des tatouages sur les bras, ainsi qu’un partiellement visible sur sa poitrine, elle beaucoup trop visible.
J’adore le look, mais avec une autre chemise pour moi.
-Trouve ton ami, fais ce que tu as à faire et sauve toi, Jimmy va être beaucoup moins gentil que moi.
-Bien, sans problème, mais c’est juste que je ne le vois pas et il ne répond pas à mes messages textes.
Elle m’observa un instant.
-Je vois tout le monde entrer, à quoi ressemble-t-il?
J’ai pensée un instant à partir, oublier toute cette histoire, mais ses pensées ne reste jamais longtemps, je dois toujours aller jusqu’au bout.
-Cheveux rasés, épaisse barbe noire, un regard terrifiant et des tatous, il chauffe un El Camino SS 1970.
Un air surpris recouvrit son visage, puis disparu l’instant d’après.
-Et bien, après tout il semblerait qu’il est des amis. Il est au fond à gauche, derrière le mur. Personne ne le voit et j’ai toujours pensée qu’il aimait mieux ainsi. Bonne soirée chérie et fait vite.
Sans un mot de plus, elle se leva et partie rejoindre ses compagnons initiaux.
Je me suis levé de mon fauteuil pour traversé le bar. Je ne suis pas pourquoi les gens aiment autant ses endroits, j’imagine qu’il faut être ivre pour les apprécier.
Caché dans son coin, je suis tombée nez-à-nez, où plutôt nez-à-dos avec lui assis sur un des fauteuils. Je suis resté figée derrière lui sans ne rien dire.
-Encore toi. Je croyais que le mot adieu voulait tout dire.
-En général oui, mais je dois vous parler.
-Est-ce que je t’ai offert un verre?
-Non plus, et je…
Sa tête ne fît qu’un léger mouvement sur la droite, montrant un lobe d’oreille coupé grossièrement, ainsi que le côté de son visage, la joue couverte d’une épaisse barbe noire.
-Alors pourquoi te donnes-tu le droit de venir me déranger?
Un silence se posa entre nous, je ne savais pas si je devais parler ou attendre qu’il continu à me dire de partir. Je n’ai pas toute la nuit.
J’ai ouvert la bouche, mais il continua, comme s’il n’avait qu’attendu cela.
-Pars et ne me dit rien de plus, tu ne ferais que gaspiller de ton temps si précieux. Tu as voulu parler de ma voiture, on l’a fait, conversation intéressante et tout a été dit. Maintenant repart d’où tu viens et bonne chance.
Je suis restée sans bouger, me serrant et desserrant les points pour me calmer, les ongles presqu’enfoncés dans mes paumes de mains. Une colère montait en moi, une rage folle envers un inconnu, qui au début, je croyais allait m’aider.
À quoi avais-je pensée? Le confronter avec une intuition qu’il pourrait en savoir plus. Pourtant, sa réaction cachait autre chose, ses mots en disaient plus qu’il ne voulait en dire.
-Encore là?
Je sentais l’odeur forte de l’alcool émanant de sa bouche, légèrement tournée vers moi pour m’inviter à partir encore une fois. Il semblait ne vouloir que ça, que je disparaisse comme si je n’avais jamais existé. Pourquoi tant vouloir s’éloigner des autres?
Et merde, je vais le regretter. Fort probablement. Je n’ai pas pensée, seulement agis.
J’ai tirée le fauteuil devant lui et m’y suis posée, en silence, le regardant dans les yeux.
Un sourire aux dents teintées de jaunes apparu.
-Ah, j’aime ton attitude, celle d’une meneuse, un leader. Celle qu’on suivrait les yeux fermés vers la mort.
Une courte pause, une gorgé de ce qui semble être du rhum.
-Je ne t’ai toujours pas permise de me rejoindre, jeune fille.
-Vous venez de le dire, je suis une meneuse, alors je vais tête première.
Faux, à dire vrai je tremble comme une feuille de l’intérieur, avec la seule conviction qu’il n’a aucune raison de s’attaquer à une adolescente de quinze ans. Le monde est tellement fou, qu’il pourrait peut-être bien lui en prendre l’envi et de ce que j’ai pu comprendre, personne ne semble le connaître en fin de compte.
Il bu d’un coup le fond de son verre et s’en rempli un autre.
-Bien, tu as jusqu’à ce que je termine ce verre, ensuite, tu partiras. Peu importe où la discussion sera rendu, tu pars sans dire un mot de plus.
Un signe d’approbation de la tête et une gorgé de son breuvage commença notre discussion.
-Il m’arrive quelle chose à moi et mes amis, étrange, inexplicable, depuis moins d’une semaine nous sommes en train de devenir fou. Au début j’ai cru en une bactérie, mais en lisant des livres, je me suis mise à douter que ce soit autre chose.
Un court silence et une gorgé de mon coke diète, puis je poursuivie, cherchant les prochains mots pour ne pas passer pour une folle sortie de l’institut psychiatrique.
-Dimanche, au… au drag à St-Eustache, j’ai reconnue une de ses sensation en te voyant et… j’ai tout fais pour te parler.
Voilà, je passe maintenant pour une folle.
-Je veux dire…
Aucune expression sur son regard, un bloc de glace incapable de laisser paraître quelconque émotion, pendant que je devenais de plus en plus rouge écarlate de honte. Aucun moyen de ne pas passer pour une cinglée à dire ce que je dois. Plus facile d’avouer au meilleur ami de mon frère que j’ai un faible pour lui.
Et puis merde, au diable, on fonce dans le tas et on essaye de survivre.
-Tu sais ce qui nous arrive, comme si je l’avais senti. Je sais que mes mots semblent stupides, mais il n’y a aucun moyen plus simple de le dire. Je l’ai ressentie, cette étrange sensation, irréelle.
Un autre moment de silence, fixant avec pertinence mes souliers, cherchant à éviter son regard, pendant qu’il prenait une gorgé de plus.
Une fois le verre mis de côté, un sourire apparu au coin gauche de ses lèvres.
-Élia, si seulement tu savais tout ce qui se passe. Je peux te dire une chose, vous n’en êtes qu’au début. Il va se passer bien des événements à venir. Je ne peux te dire ce qui t’arrive exactement, mais vous mettez votre nez là où il ne faut pas.
Figée sur place, les informations ce mirent à filtrer dans mon esprit. Ce n’est que le début, des événements à venir, les choses que je ne sais pas. Surtout, comment connaît-il mon nom?
-Comment sais-tu mon nom?
-Lorsqu’on attend un invité, on s’efforce de connaître son nom.
Des centaines de questions afflouaient, cherchant laquelle serait la première posée, lorsqu’un bruit de porte fortement ouverte se fit entendre à l’entré du bar. Des cris arrivèrent jusqu’à nos oreilles, Savina criant assez fort pour réveiller un sourd qui dort.
-WHERE IS THE LITTLE CUNT! WE KNOW SHE’S HERE!
-Partez si vous ne voulez pas avoir d’ennui, ça va très mal finir pour vous deux.
Un bruit de claquement se fit entendre, suivi d’une personne tombant sur une table.
-Oh non, SAVINA!
Je voulais aller l’aider, les événements à venir semblaient être arrivés tôt, je me suis levée de mon fauteuil pour me diriger vers l’entré du bar.
-Tu reste là petite, sort par la sortie arrière, rejoins tes amis et partez.
-Non, je ne peux pas vous laisser seul, j’ai encore des questions, je veux aider!
Il se leva et me poussa vers la porte.
-Mon verre n’est pas vide et je t’ai dis que tu avais jusqu’à ce que je le termine, je tiens parole. Je te retrouverais, et garde une bouteille de Captain Morgan Black Spiced Rum, je t’en dirais plus à notre prochaine rencontre. Pars. Maintenant!
-Non! Je ne veux plus me faire laisser par les autres, surtout lorsqu’ils doivent m’aider.
Il s’approcha de moi, se mit à mon niveau.
-Élisabeth, je tiens toujours parole, tu me reverras, sois en certaine.
Un instant passa, je le regardais sans rien dire, un sentiment de tristesse grandissant en moi.
Il parti vers l’entrer du bar et se retourna vers moi une dernière fois, une sourire léger au coin gauche de sa bouche, des iris grises luisantes sous une lumière faible. Un regard loin d’être celui d’une personne normale.
Je savais qu’il y avait quelque chose, mais je ne m’attendais pas à ça.
Il leva son verre une dernière fois et me regarda.
-Je te le dis, je tiens toujours promesse.
Doucement, il prit une gorgée de plus, laissant un léger fond dans le verre, le redéposant sur la table.
-Putain de merde, je déteste gaspiller du bon rhum.
Sans un mot de plus, il se mit à courir vers la partie principale du bar, tandis que moi, je m’éclipsais par la porte arrière, tombant dans une nuit sombre.